La dernière réunion de concertation, au titre de l’année 2016, entre la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Bénin (Consortium Alafia) a eu lieu dans les locaux de la
BCEAO en présence des 14 SFD qui concentrent plus de 90% du marché, de l’Agence Nationale de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés (ANSSFD) et la Direction de la Promotion de la Microfinance (DPMF).
Présidés dans la matinée du 29 novembre par le directeur National de la BCEAO Bénin, les échanges ont porté sur (i) le point de la mise en œuvre des recommandations issues des précédentes réunions, (ii) la situation du secteur de la microfinance, (iii) l’examen des préoccupations diverses de la BCEAO et de l’APSFD et (iv) la présentation d’un exposé thématique.
La situation de la microfinance a été analysée par les participants à la réunion sur la base des chiffres clés consolidés par la BCEAO sur le secteur : à fin septembre 2016, le nombre total de bénéficiaires des services des SFD est estimé à 1.771.759 contre 1.723.479 à fin juin de la même année, soit une progression de 2,8% (48.280 personnes). Depuis le début de l’année, le nombre de bénéficiaires des services des SFD s’est accru de 117.824 personnes. Ces principaux bénéficiaires sont à la fois des femmes (46,9%), des hommes (38,8%) et des groupements (14,3%). Le nombre de points de service est de 450 à fin septembre 2016 soit une moyenne de 5 points de service pour 100.000 habitants. Quant aux flux financiers, il est constaté une baisse des dépôts de 9,97% par rapport au trimestre précédent (89.329,9 millions FCFA à fin septembre 2016 contre 98.866,2 millions FCFA à fin juin 2016). Le nombre de déposants a connu une progression de 3,4% (2.158.677 à fin septembre 2016). L’encours de crédit a augmenté de 3,74% par rapport au trimestre précédent (101.221,2 millions FCFA à fin septembre). Le montant moyen des crédits décaissés est estimé à 542.802 FCFA. L’encours de créances en souffrance est estimé à 5.766,1 millions de francs CFA. Dans le même temps, le taux de dégradation du portefeuille des SFD se situe à 5,7%, donc supérieur à la norme admise par la BCEAO (3%). Ce taux est imputable surtout aux structures de taille moyenne qui doivent encore fournir des efforts en termes de respect de la norme réglementaire.
Ces chiffres actualisés sur le secteur ont préoccupé les divers acteurs regroupés autour de la table qui ont proposé comme palliatif l'observance du professionnalisme dans les activités des SFD notamment en matière d'octroi de crédit. La responsabilisation très prochaine des dirigeants des SFD en termes de capitalisation des institutions financière a été l'une des décisions de la rencontre au cours de laquelle d'autres préoccupations ont été abordées. Il s'agit notamment la stratégie régionale de finance inclusive, l'opérationnalisation du Bureau d'Information sur le Crédit (BIC), la finance digitale et la mise en place d'une plateforme digitalisée et la mise en place de la Fédération des Associations Professionnelles des SFD (FAPSFD).
Les participants à la rencontre ont enfin eu droit à une communication thématique présentée par le Directeur Générale de l'Agence Nationale de Surveillance des SFD. Ladite communication a porté sur l'opérationnalisation de la plateforme e-Contrôle gérée par l'Agence pour collecter, traiter et diffuser des statistiques sur l'évolution du secteur.